KARL BÖHM : FAUT-IL ETRE SEXY POUR ETRE UN GRAND CHEF ?

Avouons qu’il avait tout pour déplaire, surtout vieillissant. Sur les photos, les vidéos, et d’après les témoignages de ceux qui ont travaillé avec lui ou plutôt subi sa férule, un personnage acariâtre, mal aimable, méchant souvent, exigeant toujours.

Karl BÖHM (Graz 1894 – Salzbourg 1981) est pourtant de la race des très grands chefs d’orchestre. Sans doute l’exact opposé, en termes de « look » ou d’exposition médiatique de son compatriote et contemporain Herbert von KARAJAN (1908-1989). Sérieux jusqu’à l’austérité, et pourtant dans la rigueur capable d’une sensualité inattendue, notamment dans les oeuvres de celui qu’il a servi avec le plus de fidélité : Richard STRAUSS. 

Mais sur Karl BÖHM, on renvoie aux articles que Rémy Louis ne manque pas une occasion de lui consacrer dans DIAPASON. On s’attend d’ailleurs à ce qu’il détaille savamment le contenu du coffret que Deutsche Grammophon consacre aux derniers enregistrements du chef autrichien réalisés pour le label jaune entre 1970 et 1980.

Il y avait déjà eu une belle réédition de quatre intégrales symphoniques (Mozart, Beethoven, Brahms, Schubert)

71bQoKNDXZL._SL1460_.jpg

On n’est pas obligé de souscrire aux options du chef dans des Mozart et Schubert souvent excessivement sages et mesurés, mais il n’y a jamais de contresens ni d’absence de perspective. En revanche, on aime beaucoup ses Beethoven grandioses et ses Brahms denses et fluides à la fois.

 

Dans le nouveau coffret, des surprises sûrement pour qui n’avait pas suivi de près l’actualité discographique de Böhm : les trois dernières symphonies de Tchaikovski avec Londres – une complicité née sur le tard mais exceptionnelle – creusées, presque classiques, la partition, rien que la partition, une 9e symphonie de Dvorak plus sombre, crépusculaire que jamais avec Vienne, un « live » avec Dresde (les premières amours) de la 9e de Schubert, des Haydn proches de la perfection, et des remake avec Vienne de quelques symphonies de Mozart gravées plus tôt avec Berlin. Une immense 9e Symphonie et une Missa solemnis d’anthologie de Beethoven. Et puis de légendaires versions des 7eme et 8eme symphonies de Bruckner, et l’un de mes disques de chevet depuis longtemps, un bouquet de valses de Strauss, avec la référence absolue du chef-d’oeuvre qu’est Roses du Sud.

CD 1-4 BEETHOVEN Symphonie 9 (Norman, Fassbänder, Domingo,Berry, VPO*), Ouvertures (Dresde), Missa Solemnis (Price, Ludwig, Ochman, Talvela, VPO)

CD 5-6 BRUCKNER Symphonies 7 et 8 (VPO)

CD 7-8 HAYDN Symphonies 88-92, 105 (VPO)

CD 9-11 MOZART Symphonies 29,35,38-41, Maurerische Trauermusik (VPO)

CD 12 MOZART Symph.conc.K 297b, Petite musique de nuit

CD 13 MOZART Requiem (Mathis, Hamari, Ochman, Ridderbusch, VPO)

CD 14 SCHUMANN Symphonie 4, SCHUBERT Symphonie 5 (VPO)

CD 15 SCHUBERT Symphonie 8, DVORAK Symphonie 9 (VPO)

CD 16 SCHUBERT Symphonie 9 (Dresde)

CD 17 STRAUSS Valses et polkas (VPO)

CD 18 R.STRAUSS Ein Heldenleben (VPO)

CD 19-21 TCHAIKOVSKI Symphonies 4-6 (LSO*)

CD 22-23 WAGNER Préludes et ouvertures (VPO)

* VPO = Orchestre Philharmonique de Vienne

* LSO = Orchestre Symphonique de Londres

 

 

 

81OQSNVhEkL._SL1500_.jpg

Auteur : Jeanprous

Globetrotter, world traveler

3 réflexions sur « KARL BÖHM : FAUT-IL ETRE SEXY POUR ETRE UN GRAND CHEF ? »

Les commentaires sont fermés.