Warner a bien fait les choses en regroupant dans ce coffret de 70 CD une grande partie de l’héritage discographique du chef allemand Kurt Masur (1927-2015) qui a attaché son nom à l’orchestre du Gewandhaus de Leipzig, fondé par Mendelssohn en 1835, orchestre dont il a été le tout puissant directeur musical de 1970 à 1996. Ses mandats ultérieurs – New York Philharmonic, London Philharmonic, Orchestre National de France – ont laissé moins de souvenirs, même si ce coffret documente sa présence américaine et londonienne.
Kurt Masur représente la figure du Kapellmeister, sans que ce terme doive être perçu péjorativement.
On aime particulièrement l’intégrale des poèmes symphoniques de Liszt, qui sonnent idéalement dans l’acoustique du Gewandhaus. On relève quelques (rares) incursions dans l’univers de Mahler. Les Russes, Prokofiev, Chostakovitch et surtout Tchaikovski réussissent particulièrement bien à Kurt Masur, qui se garde de tout excès, et ne surinterprète pas des partitions qui n’en ont pas besoin.
Un coffret indispensable qui n’interdit surtout pas d’acquérir les coffrets Berlin Classics, les Beethoven et les Brahms jadis publiés par Philips. Toujours dans des prises de son précises et idéalement aérées.
On a appris, le 3 septembre, la mort de Michel Corboz à 87 ans. Le chef d’orchestre et de choeur suisse a laissé une très abondante discographie, réalisée pour l’essentiel à l’initiative de Michel Garcin, l’infatigable découvreur de talents et directeur artistique d’Erato pendant près de 40 ans.
Michel Corboz a ainsi pu enregistrer près de 300 disques, essentiellement de musique sacrée. Un grand nombre d’entre eux a accompagné ma découverte de pans entiers de répertoire et reste des références pour toujours.
Discographie sélective (mais aucun disque de Michel Corboz n’est négligeable ni médiocre)
Souvenir intact d’une Passion selon Saint Jean donnée dans l’acoustique pourtant revêche de la Maison des Arts de Thonon. Je n’ai jamais retrouvé pareilles émotions depuis en concert.
Un disque cher à mon coeur depuis longtemps dans ma discothèque, trois concertos de Bach au piano, enregistrés à Lisbonne, du temps où Maria-Joao Pires partageait la vie du chef de l’orchestre Gulbenkian.
Une explication pour le non-initié aux arcanes de la production discographique. Tous les disques de Michel Corboz sont parus sous étiquette Erato. Bon nombre d’entre eux ont été réédités par le label suisse Cascavelle, qui, pendant très longtemps, était le faux-nez d’un couple de généreux mécènes – qui ont aussi financé largement les disques de l’Orchestre de la Suisse romande et d’Armin Jordan.
C’est à Michel Corboz qu’on doit la plus lumineuse, la plus simple, la plus radieuse version du Requiem de Fauré :
Impossible de citer tous les Requiem que Michel Corboz a enregistrés, jusqu’à celui de Verdi. Ils sont tous marqués de la même ferveur radieuse.
L’un de ses enregistrements les moins connus est la Messe en do majeur de Beethoven, une pépite de ma discothèque, où la voix céleste de la soprano suisse Audrey Michael me bouleverse à chaque écoute
Les compositeurs suisses, Arthur Honegger, Frank Martin, ont trouvé en Michel Corboz leur grand interprète moderne :
J’ai évoqué dans mon article (Michel Corboz 1934-2021) un double CD d’absolues raretés, les Requiem de l’auteur d’opérettes Franz von Suppé et du Portugais Bomtempo
Il y a dix ans, Michel Corboz dirigeait le Requiem allemand de Brahms à la Folle journée de Nantes.
Deux ans après sa mort, Warner rend hommage à André Previn (1929-2019), chef d’orchestre, jazzman, compositeur, pianiste américain, né à Berlin ! Avec un imposant coffret de 96 CD (lire : Réévaluation)
Tout Ravel en 21 CD pour moins de 40 €, c’est le tour de force que réalise Warner en cette rentrée.
Une « compil » de plus avec des versions multi-rééditées ? Au contraire !
Bien sûr, notamment pour les mélodies, rien de vraiment neuf avec un fonds de catalogue qui reste exceptionnel, mais pour le reste – musique de chambre, piano, concertos, orchestre – des choix souvent judicieux, parfois étonnants, qui mettent en valeur artistes d’aujourd’hui et d’hier.
Quelques regrets quand même : les CD des mélodies ont été gravés pour le public japonais (!!) – impossible de lire les titres ! -, un livret qui aurait pu être plus développé et qui fait malheureusement l’impasse sur la « tracklist » détaillée.
Dans mes coups de coeur quelques belles idées : une version bien oubliée – et pourtant fabuleuse – des Tableaux d’une exposition par le jeune Lorin Maazel à la tête du Philharmonia, Riccardo Muti dirigeant Philadelphie pour de très sensuelles Rapsodie espagnole, Alborada del grazioso, et Une barque sur l’océan, un concerto en sol capté sur le vif à Lugano avec Martha Argerich et Vedernikov, L’heure espagnole si poétique d’Armin Jordan. La jeune écurie Warner est en bonne place, l’extraordinaire Valse de Beatrice Rana, le piano ravélien de Bertrand Chamayou, l’unique quatuor sous les archets des Ébène.
Et pour les nostalgiques, et les « historiens », quatre pleins CD de vieilles et glorieuses cires, excellemment rafraichies.
Détails du coffret :
CD 1 : PIANO
Sérénade grotesque, Menuet antique, Pavane pour une infante défunte, Sonatine Bertrand CHAMAYOU
Jeux d’eauSamson FRANÇOIS
La Parade Alexandre THARAUD
MiroirsAnne QUEFFELEC
CD 2 : PIANO
Gaspard de la NuitSamson FRANÇOIS
Daphnis et Chloé (version piano seul) Claire-Marie LE GUAY
CD 3 : PIANO
Menuetsur le nom de Haydn, Valses nobles et sentimentales, À la manière de…, Prélude, Le tombeau de Couperin Bertrand CHAMAYOU
La ValseBeatrice RANA
CD 4-5 : PIANO 4 MAINS & DEUX PIANOS
Shéhérazade ouverture de féerie, Fanfare Ingrid THORSON, Julian THURBER
Prélude à l’après-midi d’un faune (Debussytr.p.4mains Ravel)Jean-Pierre ARMENGAUD, Olivier CHAUZU
Ma Mère l’OyeMartha ARGERICH, Alexander MOGILEVSKY
Sitesauriculaires, Rapsodie espagnole Jean-Philippe COLLARD, Michel BEROFF
Introduction et allegroGiorgia TOMASSI, Alessandro STELLA
La ValseMartha ARGERICH, Alexandre RABINOVITCH
Boléro, Nocturnes (Debussy tr.2 p. Ravel)Dag ACHATZ, Yukie NAGAL
Frontispice (5 mains) Jean-Philippe COLLARD, Michel BEROFF, Marielle LABEQUE
Berceuse sur le nom de FauréJean-Jacques KANTOROW, Jacques ROUVIER
Sonate violon piano, Mouvement de sonateRenaud CAPUÇON, Frank BRALEY
QuatuorQuatuor EBENE
Introduction et allegro (harpe, flûte, clarinette, 2 vl, alto, vlc)Annie CHALLAN, Georges TEXIER, Pierre SIMON, Colette LEQUIEN…
Trio p vl vlcRenaud & Gautier CAPUÇON, Frank BRALEY
CD 8 ORCHESTRE
Menuet antique, Shéhérazade ouv Orch. Paris, Jean MARTINON
Pavane pour une infante défunte Philharmonia, Carlo-Maria GIULINI
Une barque sur l’océan, Alborada del gracioso, Rapsodie espagnole Orch.Philadelphie, Riccardo MUTI
CD 9 ORCHESTRE Daphnis et Chloé Concerts Conservatoire, André CLUYTENS
Valses nobles et sentimentales OP Rotterdam, Yannick NEZET-SEGUIN
CD 10 ORCHESTRE
Ma Mère l’Oye OS Birmingham, Simon RATTLE
Le Tombeau de Couperin, La Valse Orch.Paris, Jean MARTINON
TziganeVadim REPIN,London Symphony, Kent NAGANO
CD 11 ORCHESTRE
Boléro Orch. Paris, Charles MUNCH
Concerto pour la main gauche Samson FRANÇOIS Conservatoire André CLUYTENS
Concerto en sol Martha ARGERICH, orch. Suisse italienne, Alexander VEDERNIKOV
CD 12 Orchestrations de Ravel
Schumann Carnaval Orch.Nat.Lyon, Emmanuel KRIVINE
Chabrier Menuet pompeux Capitole Toulouse, Michel PLASSON
MoussorgskiLes tableaux d’une exposition Philharmonia, Lorin MAAZEL
Debussy Sarabande, Tarentelle styrienne ON ORTF, Jean MARTINON
CD 13-14 MELODIES
intégrale des mélodies Marianne CREBASSA, Jean-Christophe BENOIT, José VAN DAM, Victoria de Los Angeles, Felicity LOTT, Mady MESPLÉ, Jessye NORMAN, Gérard SOUZAY, etc.
dont ShéhérazadeJanet BAKER New Philharmonia, John BARBIROLLI
Don Quichotte à DulcinéeJosé VAN DAM Opéra Lyon Kent NAGANO
CD 15-17 OEUVRES CHORALES & LYRIQUES
dont Myrrha, Alcyone, Alyssa Véronique GENS Yann BEURON Ludovic TEZIER Nora AMSELLEM Mireille DELUNSCH Béatrice URIA-MONZON, Paul GROVES, Capitole Toulouse, Michel PLASSON
L’Heure espagnole Elizabeth LAURENCE Tibère RAFFALI Michel SÉNÉCHAL Gino QUILICO, OP ORTF, Armin JORDAN
L’Enfant et les sortilèges Chloé BRIOT Nathalie STUTZMANN Sabine DEVIEILHE Jodie DEVOS Julie PASTURAUD François PIOLINO Jean-François LAPOINTE Nicolas COURJAL Choeur & OP Radio France, Mikko FRANCK
CD 17-18 Ravel par Ravel
Marguerite LONG, Martial SINGHER, Robert CASADESUS, Madeleine GREY Orch. Lamoureux Maurice RAVEL, Pedro de FREITAS BRANCO
CD 19-21 Enregistrements historiques
ShéhérazadeMarcelle GERAR Orchestre Piero COPPOLA
Histoires naturellesJane BATHORI
Sainte Pierre BERNAC Francis POULENC
Chants populaires, Kaddish Charles PANZERA
Quatuor Quatuor CALVET
Tzigane Zino FRANCESCATTI Maurice FAURE
Jeux d’eau Robert CASADESUS
Sonatine Alfred CORTOT
Le tombeau de Couperin (Forlane) Artur RUBINSTEIN
Gaspard de la Nuit (Scarbo) Samson FRANÇOIS
Valses nobles et sentimentales Marcelle MEYER
Miroirs Henriette FAURE
L’heure espagnole extr Fanny HELDY
Concerto main gaucheJacques FEVRIER Conservatoire Charles MUNCH
Ma Mère l’Oye orch.Piero COPPOLA
Alborada del gracioso Walter STRARAM
Valses nobles et sentimentales Conservatoire Piero COPPOLA
Le grand chef letton, Mariss Jansons,disparu le 1er décembre 2019 à 76 ans, a laissé une discographie abondante, dominée par quelques compositeurs, où figurent nombre de reprises avec les orchestres dont il eut successivement la direction musicale, essentiellement l’orchestre philharmonique d’Oslo, le Concertgebouw d’Amsterdam et l’orchestre de la Radio bavaroise
BEETHOVEN
Avant d’en réaliser une intégrale en concert, partagée entre Tokyo et Munich au début des années 2010, Mariss Jansons avait peu abordé Beethoven.
BRAHMS
Comme presque toujours, on préfèrera ici les premiers enregistrements des symphonies de Brahms, réalisés à Oslo, publiés par le label Simax. Jansons y déploie autant d’énergie que de lyrisme, un souffle qui nous semble absent des dernières gravures faites à Munich.
BRUCKNER
Mariss Jansons a abordé Bruckner relativement tard dans sa carrière. Comme je l’écrivais (Mariss Jansons, la grande tradition) je n’avais pas été très convaincu par une 3ème symphonie de Bruckner qu’avaient donnée Jansons et le Concertgebouw à Lucerne il y a quelques années. J’ai le sentiment que le chef se laisse porter par la magnificence sonore des phalanges qu’il dirige (Amsterdam, puis Munich) sans prendre de véritable parti interprétatif.
CHOSTAKOVITCH
On ne grandit pas impunément à l’ombre et aux côtés de Mravinski, le créateur de la plupart des grandes symphonies de Chostakovitch, Mariss Jansons n’est pas spontanément cité comme une référence dans ce corpus, au même titre que Kondrachine, Haitink ou Rojdestvenski. À tort, parce que l’intégrale réalisée sur une vingtaine d’années, avec les plus grandes phalanges, est philologique, idiomatique, parce qu’elle rend universel le génie de Chostakovitch.
Symphonie n°1 : Orchestre philharmonique de Berlin/BPO (1994)
Symphonie n°2 : Orchestre de la Radio bavaroise/BRSO (2005)
Symphonie n°3 : BRSO (2005)
Symphonie n°4 : BRSO (2004)
Symphonie n°5 : Orchestre philharmonique de Vienne/VPO (1997)
Symphonie n°7 : Orchestre philharmonique de Leningrad (1988)
Symphonie n° 8 : Orchestre symphonique de Pittsburgh (2001)
Symphonie n°9 : OPO (1991)
Symphonie n°10 : Orchestre de Philadelphie (1994)
Symphonie n°11 : Orchestre de Philadelphie (1996)
Symphonie n°12 : BRSO (2004)
Symphonie n°13 : Sergei Aleksashkin, basse BRSO (2005)
Symphonie n°14 : Larissa Gogoievskaia, Sergei Aleksashkin, BRSO (2005)
Symphonie n°15 : Orchestre philharmonique de Londres (1997)
DVORAK
Le lyrisme bohémien de Dvorak a toujours bien convenu au chef letton, particulièrement dans ses premières gravures norvégiennes.
MAHLER
J’ai toujours trouvé Jansons plus à l’aise dans Mahler et ses vastes fresques que dans Bruckner. Même si on observe de manière plus flagrante ici que dans d’autres répertoires, d’un orchestre (Oslo puis Amsterdam) à l’autre (Munich), et d’une décennie à l’autre, un alentissement général, la dilution de l’énergie interne, l’abandon à un certain hédonisme sonore, mais Mahler supporte ces différents traitements. On écoutera d’abord les premiers enregistrements d’Oslo. Magnifiquement captés. Ceux que l’on préfère.
RICHARD STRAUSS
Mariss Jansons est venu relativement tard à Richard Strauss. On a le choix entre les versions données à Amsterdam ou à Munich, pratiquement contemporaines.
En janvier paraîtra le dernier enregistrement de Mariss Jansons, avec les Vier letzte Lieder chantés par Diana Damrau.
LA MUSIQUE FRANÇAISE
Jansons s’en est tenu aux grands classiques de la musique française, mais sa Symphonie fantastique de Berlioz, enregistrée en 1991 au Concertgebouw, est régulièrement en tête des écoutes anonymes.
Toujours au Concertgebouw, il a parfois abordé Debussy, Ravel, et même Dutilleux.
LES RUSSES
Mariss Jansons a véritablement émergé sur la scène discographique internationale avec son intégrale des symphonies de Tchaikovski, magnifiquement enregistrée à Oslo entre 1984 et 1986. Là encore, dans les écoutes comparées, Jansons arrive en tête.
Autre sommet de la discographie ‘jansonienne », les symphonies et poèmes symphoniques de Rachmaninov qui bénéficient des couleurs idéales de l’orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg.
Ce n’est que récemment que Jansons avait abordé le chef-d’oeuvre choral Les Cloches de Rachmaninov, livrant au passage une troisième version des Danses symphoniques (après Saint-Petersbourg et Amsterdam, cf. supra)
Quant à Stravinsky, trois fois Jansons a remis sur le métier les grands ballets, à Oslo, à Amsterdam et à Munich. La somptuosité des timbres amstellodamois l’emporte ici.
Quant à Prokofiev, Jansons n’en a gravé que la 5ème symphonie, mais sa première version à Leningrad est une référence absolue.
Chemins de traverse
Etrangement, Jansons n’a pas beaucoup enregistré de musiques nordiques. Dommage quand on entend les quatre symphonies de Sibelius gravées à Oslo (il a repris la Deuxième à Amsterdam et Munich)
Il laisse une version de référence des deux symphonies du Norvégien Johan Svendsen(1840-1911)
Plus surprenants, ces deux disques consacrés à Arthur HoneggeretKurt Weill. Dans Honegger on peut préférer la flamboyance d’un Karajan. Mais ce double album est passionnant.
En attendant que Warner rende l’hommage qui lui est dû à Mariss Jansons, en rassemblant dans un coffret la totalité des enregistrements du chef pour EMI, on trouvera des pépites dans le coffret que la radio néerlandaise a édité, qui reprend nombre de concerts donnés au Concertgebouw et qui n’ont pas tous été publiés séparément.
Berlioz Symphonie fantastique
Ravel La Valse
Lutoslawski Concerto pour orchestre
Tchaikovski Symphonie n°6
Bartok Concerto pour orchestre / Musique pour cordes percussion et célesta
Mahler Symphonie n°7
Hindemith Métamorphoses symphoniques
Wagemans Moloch
R.Strauss Till Eulenspiegel / Mort et Transfiguration
Webern Im Sommerwind
Brahms Symphonie n°1
Schumann Symphonie n°1
Sibelius Symphonie n°1
Beethoven Symphonie n°5 / Ouv.Egmont
Schoenberg Un survivant de Varsovie
Moussorgski Chants et danses de la mort (Ferruccio Furlanetto)
Janacek Tarass Bulba
Gubaidulina Le Festin pendant la peste
Stravinsky Capriccio pour piano (Emanuel Ax) / Symphonie de psaumes
Varèse Amériques
Messiaen Hymne au Saint-Sacrement
Rossini La pie voleuse ouv.
Berio Quatre dédicaces
Poulenc Concerto pour orgue (Leo van Doeselaar)
Andriessen Mysterien
Rachmaninov Symphonie n°2
Wagner Prélude et mort d’Isolde
Bruckner Symphonie n°3
Martinu Concerto pour violon n°2 (Frank Peter Zimmermann)
Prokofiev Symphonie n°5
Le label de la radio bavaroise BR Klassik a, lui, réédité en coffret une dizaine d’enregistrements récents en format SACD.
Comme pour Debussy, Warner s’est lancée dans l’édition discographique des oeuvres complètes de Berlioz.
CD 1 Ouvertures : Les Francs-Juges (Norrington/LCP*), Waverley, Le Roi Lear, Rob Roy (Boult/LPO*), Le Carnaval romain (Jansons/RCO*), Le Corsaire (Previn/LSO*), Les Troyens marche troyenne (Fremaux/CBSO*)
CD 2-3 Symphonie fantastique, Lelio ou le retour à la vie (Martinon/ON ORTF*)
CD 3 Harold en Italie (McInnes/Bernstein/ON ORTF)
CD 4-5Roméo et Juliette (Estes, Norman, Aler / Muti Philadelphie)
CD 5 Grande symphonie funèbre et triomphale (Dondeyne Gardiens de la Paix), Rêverie et caprice violon (Capuçon/Harding/DKP*), Fugues orgue (Babouleyne), 3 morceaux pour l’orgue mélodium d’Alexandre (Wright)
CD 6 Mélodies (Pollet, Aler, Lott, Ragon), La révolution grecque (Naouri, Rivenq, Plasson ONCT*), Herminie (Baker, Davis LSO*)
CD 7 La mort d’Orphée (Villazon, Plasson ONCT), Cléopâtre (Gens, Langrée opéra Lyon), Huit scènes de Faust (Sado, Orchestre philharmonique de Radio France), Le ballet des ombres (Ch.Les Elements, Bismuth), Sardanapale (Galvez Vallejo, Casadesus ON Lille)
CD 8 Irlande (Pollet,Villazon,Hampson, Plasson ONCT), Tristia (Plasson)
CD 9 Les Nuits d’été 2 versions (Baker/Barbirolli New Philharmonia – Crook, Cachemaille, Montague, Robbin/ Gardiner opéra Lyon)
CD 10-11 Le cinq mai (Naouri, Plasson ONCT), La Damnation de Faust (Moser, Van Dam, Graham, Nagano opéra Lyon)
CD 12Mélodies, choeurs, Le Temple universel (Roth, Les Siècles)
CD 13 Messe solennelle (Brown, Viala, Cachemaille, Gardiner ORR*)
CD 14-15 Grande messe des morts (Tear, Frémaux CBSO), Te Deum (Alagna, Nelson, Paris)
CD 16-17 L’enfance du Christ (Rolfe-Johnson, Schirrer, Van Dam, Von Otter, Gardiner opéra Lyon
CD 18-20 Benvenutto Cellini (Ciofi, Delaigue, DiDonato, Kunde, Nelson Orchestre National de France), La Nonne sanglante (Le Texier, Gens, Kawka OSE*)
CD 21-22Béatrice et Bénédict (Robbin, McNair, Graham, Le Texier, Viala, Bacquier, Nelson opéra Lyon)
CD 23-26 Les Troyens (Lemieux, Degout, Spyres, Rittelmann, Sly, Barbeyrac, Crebassa, Varnier DiDonato, Caton, Dubois, Nelson, OP Strasbourg) + transcriptions
CD 27 Versions historiques (Rhené-Bâton, Delna, Litvinne…)
Le numéro de janvier 2019 de Diapason est accompagné d’un double CD de valses de Strauss, contenant beaucoup de références du passé – c’est la limite de ces « Indispensables » que de ne citer et éditer que des enregistrements anciens, parce que « libres de droits« .
En complément, je propose ici un choix – subjectif, personnel – de versions stéréo que je considère comme indispensables.
La plus célèbre des valses de Johann Strauss junior est d’abord composée pour et à la demande du Wiener Männergesang-Verein, une association chorale exclusivement masculine fondée en 1843. Promise pour l’été 1865, l’oeuvre dans sa version chorale n’est créée que le 15 février 1867, en l’absence du compositeur, sur des paroles qui ne sont pas impérissables. Une seule version à ma connaissance de cette valse « chorale », qu’on ne trouve que sous cet habillage (disponible sur amazon.de)
Lors du concert de Nouvel an 1975, Willi Boskovsky reprenait cette version chorale avec les héritiers du Männergesang-Verein
La version orchestrale acquiert une célébrité mondiale, lors de l’Exposition universelle de Paris, en 1867. C’est désormais la seule jouée par les Viennois le Premier janvier.
Lors d’un Disques en Lice, l’émission suisse de comparaison de disques à l’aveugle, le dimanche 1er janvier 1989, c’était, de manière inattendue, la version de Claudio Abbado, captée le 1er janvier 1988, qui était sortie première de l’écoute.
J’ai une grande tendresse aussi pour l’unique concert de Nouvel an dirigé par Karajan, un an et demi avant sa mort. Le vieux chef, d’ordinaire si impérieux, usé par l’âge et la maladie, semble comme libéré, heureux, en osmose avec ses chers Wiener Philharmoniker, qui lui avaient fait oublier sa brouille avec les Berlinois.
Mais, pour cette valse comme pour beaucoup d’autres, le sommet interprétatif a été définitivement atteint, en 1989 et en 1992, par l’indépassable Carlos Kleiber
2. Kaiserwalzer / Valse des Empereurs op.437. C’est une valse… berlinoise, improprement traduite en français par « valse de l’empereur’, alors que le titre allemand définitif décrit une circonstance historique. C’est en 1889 à l’occasion de la visite à Berlin du souverain autrichien François-Joseph(le mari de Sissi!) à son voisin Guillaume II de Prusse, que Johann Strauss écrit cette valse en guise de toast, intitulée Hand in Hand / Main dans la main. L’éditeur de Strauss, Simrock, suggère, lors de la création de la valse, le 21 octobre, de l’appeler Valsedes empereurs – c’est ainsi qu’on aurait dû traduire Kaiserwalzer ! – pour ne pas faire de jaloux entre les deux têtes couronnées (s’il s’était agi de la valse de l’empereur, le titre allemand eût été : Kaisers Walzer !)
Ma version préférée, sans doute la plus méconnue de la discographie straussienne : un chef d’origine hongroise, Carl von Caragulyné à Budapest en 1900, mort à Stockholm en 1984, après une carrière faite dans les pays scandinaves. Un seul disque de valses viennoises, enregistré en décembre 1971 à la Lukaskirche de Dresde avec la glorieuse Staatskapelle de la capitale saxonne. Une Kaiserwalzer jamais pesante ni martiale (comme dans la marche introductive), un mouvement irrésistible, des transitions à la fois libres et contrôlées entre les séries de valses, et cette sonorité orchestrale unique si bien captée par les micros est-allemands.
3. Roses du Sud / Rosen aus dem Süden op.388
Cette valse, fondée sur des motifs de l’opérette Das Spitzentuch der Königin / Le mouchoir en dentelle de la reine, est l’une des plus belles et aristocratiques de la production de Johann Strauss. La mélodie qui l’ouvre faisait l’admiration de Brahms et Wagner.
Personne n’a égalé la tenue, l’allure, la ligne – et la simple beauté de l’orchestre – superbes cors viennois – de Karl Böhm, version enregistrée en 1972 dans l’acoustique idéale de la Sofiensaal.
4. Wein, Weib und Gesang / Aimer, boire et chanter op.333 est, comme Le beau Danube, d’abord écrite pour le Wiener Männergesang-Vereinà l’occasion de l’accession à l’honorariat du chef du choeur, Johann Herbeck, le 2 février 1869. Comme les autres grandes valses, elle passe à la postérité dans sa version orchestrale.
Alors qu’une partie de la critique (française) égratigne volontiers, et injustement, Willi Boskovsky pour sa direction routinière, c’est bien lui qui donne la version de référence, lors du concert de Nouvel an 1979 : l’élan est irrésistible, exempt de toute vulgarité. C’est la version la plus rapide de la discographie.
5. Künsterleben / Vie d’artisteop.316 est contemporaine du Beau Danube. Sa création, le 18 février 1867, lors du Carnaval, intervient trois jours après. Elle s’ouvre par une sublime phrase confiée au hautbois – la sonorité pincée si typique du hautbois viennois renforce encore la nostalgie du thème initial.
Belle version de concert du jeune Philippe Jordan avec les Wiener Symphoniker. Au disque, Carlos Kleiber tient le haut du pavé.
6. G’schichten aus dem Wienerwald / Histoires de la forêt viennoise op.325 date de 1868. Suite de six valses, elle se caractérise par une longue introduction et un solo de cithare, instrument populaire des tavernes de Grinzing et du Prater. Rudolf Kempe domine la discographie avec ses deux versions, avec les Wiener Philharmoniker en 1959, et la Staatskapelle de Dresde en 1974.
7. Frühlingsstimmen / Voix du printemps op.410 (1882) est l’une des rares valses de Strauss qui soient encore jouées dans ses deux versions, chantée – un « tube » pour les sopranos colorature – et orchestrale.
Deux versions chantées, quasi contemporaines, dominent : Hilde Gueden idéalement accompagnée par Joseph Krips à Vienne, et Rita Streich à Berlin
Pour la version orchestrale, Carlos Kleiber s’impose sans rival !
8. Josef Strauss : Delirien Walzer / Valse des délires op.212. On prête à Johann Strauss junior ce mot à propos de son frère cadet : « Je suis le plus célèbre, mais lui est le plus doué ». Lorsque, à partir de 1860, Johann, le succès aidant, est sollicité non seulement par Vienne et ses innombrables bals de confréries, associations et autres oeuvres ade charité, mais aussi par les grandes cours d’Europe, ses frères, Josef, puis Eduard, vont être de plus en plus mis à contribution pour répondre à la demande, composer et diriger valses, marches, quadrilles et polkas pour suppléer le grand frère. Josef Strauss écrit quelques-unes des plus belles pages de la valse viennoise (cf. ci-dessous), mais de santé fragile (il mourra en 1870 à 43 ans !), il est souvent sujet à des malaises, crises d’angoisse et autres signes de la maladie qui finira par l’emporter. Cette « valse des délires » -composée pour le carnaval de 1867 – est une sorte d’autoportrait du compositeur en butte à ses délires.
Le champion toutes catégories de cette sublime valse est incontestablement Herbert von Karajan, qui a dû l’enregistrer pas moins de six fois (trois fois avec Vienne, deux fois avec Berlin et une avec le Philharmonia !) Ici un extrait, malheureusement amputé de son début, du concert de Nouvel an 1987.
Préférence pour les versions Berlin 1967 (DGG) et Vienne 1960 (Decca)
9. Josef Srauss : Sphärenklänge / Musique des sphères op.235. Un an après, autre valse de grande envergure, proche du poème symphonique, qui rencontre beaucoup de succès, un succès qui finit par faire de l’ombre à l’aîné Johann.
De nouveau Carlos Kleiber, en 1992, inimitable :
Il y aurait bien d’autres valses à référencer ici – d’autres articles suivront ! -, je voudrais clore cette première liste par une valse qui traduit à merveille le sentiment de nostalgieque diffuse la musique des Strauss et qui s’empare inexorablement de l’auditeur, Nachtfalter / Papillons de nuit op.157 (1854)
Zubin Mehta, produit de la tradition viennoise, a souvent occupé le podium des concerts de Nouvel an des Wiener Philharmoniker. Prestations très irrégulières, d’où émergent, comme ici, d’incontestables réussites dans l’esprit et le style.
En 2015 Sony a publié une fausse intégrale des concerts de Nouvel an, qui a le cruel mérite d’illustrer l’usure de cette manifestation annuelle, surtout depuis qu’elle est confiée à des baguettes qui ont peu d’empathie, voire d’appétit, pour ce répertoire.
« Mit Chic » (titre d’une polka du petit frère Strauss, Eduard) au dehors – pochettes cartonnées, papier glacé au blason de l’orchestre philharmonique de Vienne, mais tromperie sur le contenu : « The complete works », une intégrale de la famille Strauss ? des œuvres jouées en 75 concerts de Nouvel an ? Ni l’une ni l’autre.
Mais le double aveu de l’inamovible président-archiviste de l’orchestre, Clemens Hellsberg, nous rassure : l’origine peu glorieuse – 1939, les nazis, un chef Clemens Krauss compromis – est assumée, le ratage, en 1999, du centenaire de la mort de Johann Strauss fils (et les 150 ans de celle du père) aussi. En 60 ans, les Viennois n’avaient joué que 14 % des quelque 600 opus des Strauss père et fils. Quinze ans après, le pourcentage s’est nettement amélioré : 265 valses, marches, polkas, quadrilles des Strauss, Johann I et II, Josef et Eduard, quelques Lanner (10), Hellmesberger (9), Suppé (5), Ziehrer (4), épisodiquement Verdi, Wagner, Brahms, Berlioz, Offenbach.
Un oubli fâcheux : les rares versions chantées de polkas (Abbado 1988 avec les Petits Chanteurs de Vienne) et de Voix du printemps (Karajan 1987 avec Kathleen Battle),
Rien cependant qui nuise au bonheur de cet orchestre unique, sensuel, miroitant, tel quele restitue l’acoustique exceptionnelle de la grande salle dorée du Musikverein, le chic, le charme, une élégance innée.
Les chefs, c’est autre chose : Carlos Kleiber, en 1989 et 1992, a placé si haut la référence– heureusement la quasi-totalité de ces deux concerts est reprise ici. Les grands habitués, Zubin Mehta, formé à Vienne (à lui Le Beau Danube bleu ) et Lorin Maazel se taillent la part du lion, Harnoncourt est insupportable de sérieux (une Delirien Walzer anémiée), Muti impérial, Prêtre cabotinant, Karajan réduit à la portion congrue (du seul concert de Nouvel an qu’il dirigea le 1er janvier 1987 l’anecdotique Annen Polka) et Boskovsky indétrônable pilier de 25 ans de « Nouvel an » (1955-1979) confiné aux compléments. Pourquoi tant de place pour les plus récents invités ? Barenboim empesé et chichiteux, Ozawa hors sujet, Jansons artificiel à force d’application, et l’anesthésique Welser-Moest.
Dernier en date des coffrets dédiés à la pianiste argentine, Martha Argerich, née en 1941, les « live » des concerts enregistrés à Lugano de 2002 à 2016.
Mozart: Piano Concerto No. 20 in D minor, K466
Orchestra della Svizzera Italiana
Jacek Kaspszyk
Martha Argerich (piano)
Mozart: Piano Sonata No. 16 in C major, K545 ‘Facile’ (arr.2 p. Grieg)
Martha Argerich (piano), Piotr Anderszewski (piano)
Mozart: Piano Concerto No. 25 in C major, K503
Orchestra della Svizzera Italiana
Jacek Kaspszyk
Martha Argerich (piano)
Mozart: Sonata for Piano 4-Hands in D Major, K. 381 / 123a
Martha Argerich (piano), Maria João Pires (piano)
Mozart: Sonata for 2 Pianos in D Major, K. 448 / 375a
Martha Argerich (piano), Sergei Babayan (piano)
Busoni: Fantasie für eine Orgelwalze (Mozart / Busoni
Beethoven: Cello Sonata No. 2 in G minor, Op. 5 No. 2
Martha Argerich (piano), Mischa Maisky (cello)
Beethoven: Fantasia for Piano, Chorus and Orchestra in C minor, Op. 80
Orchestra della Svizzera Italiana, Coro della Radiotelevisione Svizzera
Diego Fasolis
Martha Argerich (piano), Martha Fumagalli (contralto), Martin Steffan (tenor), Matteo Bellotto (bass), Alice Rossi (soprano), Laura Antonaz (soprano), Gerhard Nennemann (baritone), Elisabeth Gillming (mezzo-soprano)
Bach, J S: Sonata for Violin & Harpsichord No. 4 in C minor, BWV1017
Martha Argerich (piano), Tedi Papavrami (violin)
Schubert: 8 Variations on an Original Theme for Piano 4-Hands, Op. 35, D. 81
Martha Argerich (piano), Alexander Mogilevsky (piano)
Mendelssohn: A Midsummer Night’s Dream – incidental music, Op. 61
Parus, pour l’essentiel, en 2016, à l’occasion du 75ème anniversaire de la pianiste argentine, les beaux pavés Deutsche Grammophon, Warner et Sony.
CD 1 « Debut Recital » – Chopin: Scherzo Nr. 3; Barcarolle op. 60 / Brahms: Rhapsodien op. 79 Nr. 1 & 2 / Prokofieff: Toccata op. 11 / Ravel: Jeux d’eau / Liszt: Klaviersonate in h; Ungarische Rhapsodie Nr. 6 CD 2 – Chopin: Klaviersonate Nr. 3; Polonaise-Fantaisie op. 61; Polonaise Nr. 6; Mazurken 36-38 CD 3 – Prokofieff: Klavierkonzert Nr. 3 / Ravel: Klavierkonzert G-Dur CD 4 – Chopin: Klavierkonzert Nr. 1 / Liszt: Klavierkonzert Nr. 1; Ravel; Klavierkonzert G-Dur CD 5 – Tschaikowsky: Klavierkonzert Nr. 2 / Mendelssohn: Konzert für Violine, Klavier & Streichorchester CD 6 – Liszt: Klaviersonate h-moll / Schumann: Klaviersonate Nr. 3 CD 7 – Chopin: Klaviersonate Nr. 2; Andante spianato & Grande Polonaise op. 22, Scherzo Nr. 2 CD 8 – Ravel: Gaspard de la Nuit; Sonatine für Klavier; Valses nobles et sentimentales CD 9 – Chopin: Preludes Nr. 1-26 CD 10 – Strawinsky: Les Noces; Bartok: Konzert für 2 Klaviere & Percussion CD 11 – Bartok: Sonate für 2 Klaviere & Percussion / Mozart: Andante & 5 Variationen für 2 Klaviere KV 501 / Debussy: En blanc et noir CD 12 – Schumann: Klavierkonzert a-moll / Chopin: Klavierkonzert Nr. 2 CD 13 – Bach: Toccata BWV 911; Partita BWV 826; Englische Suite BWV 807 CD 14 – Chopin: Sonate für Cello & Klavier op. 65; Introduktion & Polonaixe brillante für Cello & Klavier op. 3 / Schumann: Adagio & Alelgro für Cello & Klavier op. 70 CD 15 – Rachmaninoff: Suite Nr. 2 für 2 Klaviere / Ravel: La Valse / Lutoslawski: Paganini-Variationen CD 16 – Rachmaninoff: Klavierkonzert Nr. 3 / Tschaikowsky: Klavierkonzert Nr. 1 CD 17 – Rachmaninoff: Symphonische Tänze op. 45 / Tschaikowsky: Nußknacker-Suite op. 71a CD 18 – Schumann: Kinderszenen op. 15; Kreisleriana op. 16 CD 19 – Schubert: Arpeggione-Sonate / Schumann: Fantasiestücke op. 73; 5 Stücke im Volkston op. 102 CD 20 – Beethoven: Sonaten für Violine Nr. 1-3 CD 21 – Bach: Cellosonaten BWV 1027-1029 CD 22 – Saint-Saens: Karneval der Tiere u. a. CD 23 – Beethoven: Klavierkonzerte Nr. 1 & 2 CD 24 – Schumann: Sonaten für Violine & Klavier Nr. 1 & 2 CD 25 – Beethoven: Sonaten für Violine & Klavier Nr. 4 & 5 CD 26 – Bartok: Sonate für Violine & Klavier Nr. 1 / Janacek: Sonate für Violine & Klavier / Messiaen: Thema & Variationen für Violine & Klavier CD 27 – Beethoven: 12 Variationen über « Ein Mädchen oder Weibchen » op. 66; Sonaten; Cellosonaten Nr. 1 & 2; Variationen über « Bei Männern, welche Liebe fühlen » WoO 46 CD 28 – Prokofieff: Sonaten für Violine & Klavier Nr. 1 & 2; 5 Melodien für Violine & Klavier CD 29 – Beethoven: Cellosonaten Nr. 3-5; Variationen über ein Thema aus Händels « Judas Maccabäus » CD 30 – Schostakowitsch: Konzert für Klavier, Trompete & Orchester / Haydn: Klavierkonzert H18 Nr. 11 / Tschaikowsky: Klavierkonzert Nr. 1 CD 31 – Bartok: Sonate für 2 Klaviere & Percussen / Ravel: Ma Mere l’Oye; Rapsodie espagnole CD 32 – Beethoven: Sonaten für Violine & Klavier Nr. 6-8 CD 33 – Beethoven: Sonaten für Violine & Klavier Nr. 9 & 10 CD 34 – Schostakowitsch: Klaviertrio Nr. 2 / Tschaikowsky: Klaviertrio op. 50 / Kiesewetter: Tango pathetique CD 35 – Schumann: Adagio & Allegro op. 70 Nr. 3; Fantasiestücke op. 73; Romanze op. 94 Nr. 1; 5 Stücke im Volkston op. 102; Märchenbild op. 113 Nr. 1 / Beethoven: Sonate für Violine & Klavier Nr. 9 CD 36 – Beethoven: Klavierkonzerte Nr. 2 & 3 CD 37 « Mischa Maisky & Martha Argerich live in Japan » – Chopin: Sonate für Cello & Klavier op. 65; Introduction & Polonaise brillante op. 3 / Franck: Sonate für Violine & Klavier A-Dur (arrangiert für Cello) / Debussy: Sonate für Cello & Klavier d-moll CD 38 – Brahms: Klavierquartett Nr. 1 / Schumann: Fantasiestücke op. 88 CD 39 « Mischa Maisky & Martha Argerich in Concert » – Strawinsky: Suite italienne aus Pulcinella / Prokofieff: Sonate für Cello & Klavier op. 119 / Schostakowitsch: Sonate für Cello & Klavier op. 40 / Prokofieff: Walzer aus The Stone Flower CD 40 – Prokofieff: Dornröschen-Suite op. 87 / Ravel: Ma Mere l’Oye CD 41 « Martha Argerich & Nelson Freire live in Salzburg » – Brahms: Haydn-Variationen op. 56b / Rachmaninoff: Symphonische Tänze op. 45 / Schubert: Rondo D. 951 / Ravel: La Valse CD 42 – Mozart: Klavierkonzerte Nr. 20 & 25 CD 43 » Martha Argerich & Daniel Barenboim « Piano Duos » – Mozart: Sonate für 2 Klaviere KV 448 / Schubert: Variationen über ein Originalthema D. 813 / Strawinsky: Le Sacre du Printemps für Klavier 4-händig CD 44 – 47 « Lugano Concertos 2002 – 2010 » – Beethoven: Klavierkonzerte Nr. 1 & 2 / Poulenc: Konzert für 2 Klaviere & Orchester / Mozart: Tripelkonzert KV 242; Andante & Variationen KV 501 / Schumann: Klavierkonzert / Prokofieff: Klavierkonzerte Nr. 1 & 3 / Liszt: Klavierkonzert Nr. 1 / Bartok: Klavierkonzert Nr. 3 / Schubert: Divertissement a l’hongroise / Brahms: Liebeslieder-Walzer / Strawinsky: Les Noces / Milhaud: Scaramouche CD 48 – Chopin: Ballade Nr. 1; Etüde Nr. 4; Mazurken Nr. 15, 23, 26, 29, 36-38, 40; Nocturnes Nr. 4 & 16; Klaviersonate Nr. 3
Künstler: Martha Argerich, Anny Mory, Krystian Zimerman, Cyprien Katsaris, Nelson Freire, Stephen Kovacevich, Mstislav Rostropovich, Mischa Maisky, Gidon Kremer, Isabelle van Keulen, Guy Touvron, Vadim Repin, Yuri Bashmet, Mikhail Pletnev, Berliner Philharmoniker, London Symphony Orchestra, Royal Philharmonic Orchestra, Concertgebouw Orchestra, Radio-Symphonie-Orchester Berlin, Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Württembergisches Kammerorchester Heilbronn, Orchestra Mozart, Claudio Abbado, Charles Dutoit, Leonard Bernstein, David Zinman, Jörg Faerber
Mozart: Klavierkonzerte Nr. 10, 19, 20, 25; Klaviersonaten für Klavier 4-händig KV 381 & 521; Sonate für 2 Klaviere KV 448 +Beethoven: Klavierkonzert Nr. 1; Violinsonate Nr. 9 +Prokofieff: Klavierkonzerte Nr. 1 & 3; Klaviersonate Nr. 7 +Schumann: Klavierkonzert op. 54; Violinkonzert d-moll; Violinsonate Nr. 2; Klavierquintett op. 44; Fantasiestücke op. 12 & 73; Märchenbilder op. 113; Kinderszenen op. 15 +Chopin: Klavierkonzerte Nr. 1 & 2; Klaviersonate Nr. 3; Mazurken Nr. 36-38; Nocturne Nr. 4, 13, 14; Scherzo Nr. 3 (2 Versionen); Polonaise Nr. 6 +Bach: Partita BWV 826; Englische Suite BWV 807; Bartok: Klaviersonate +Ginastera: Danzas argentinas op. 2 + D. Scarlatti: Klaviersonate K. 141 +Ravel: Sonatine für Klavier; Gaspard de la nuit; La Valse für 2 Klaviere +Franck: Cellosonate A-Dur; Violinsonate A-Dur +Debussy: Cellosonate d-moll; La Plus que lente; Preludes Heft 1 +Falla: Nächte in spanischen Gärten +Albeniz: Iberia +Messiaen: Visions de l’Amen +Rachmaninoff: Suiten Nr. 1 & 2; Symphonische Tänze für 2 Klaviere op. 45 +Brahms: Haydn-Variationen op. 56b für 2 Klaviere; Sonate op. 34b für 2 Klaviere; Walzer op. 39 Nr. 1-5 für 2 Klaviere +Dukas: Der Zauberlehrling für 2 Klaviere +Strauss: Sinfonia Domenstica op. 53 für 2 Klaviere +Bartok: Klavierkonzert Nr. 3; Kontraste; Violinsonate Nr. 1; Sonate für Violine solo +Kodaly: Duo für Violine & Cello op. 7 +Liszt: Concerto pathetique e-moll +Kreisler: Liebesleid; Schön Rosmarin
Künstler: Martha Argerich, Alexandre Rabinovitch, Mischa Maisky, Gidon Kremer, Truls Mork, Itzhak Perlman, Dora Schwarzberg, Natalia Gutman, Nelson Freire, Concertgebouw Orchestra, Chamber Orchestra of Europe, Württembergisches Kammerorchester Heilbronn, Orchestre Symphonique de Montreal, Heinz Wallberg, Nikolaus Harnoncourt, Jörg Faerber, Charles Dutoit
J’ai un seul souvenir de concert avec elle : une toute petite dame, élégante, qui fascinait l’auditoire dès qu’elle se mettait à jouer. La pianiste espagnole Alicia de Larrocha(1923-2009) a fait l’objet de plusieurs rééditions chez ses éditeurs successifs – ou parfois simultanés.
Mais voici que Decca édite un fort coffret de 41 CD, l’intégrale des enregistrements de la pianiste espagnole pour le label britannique. Je ne peux que redire ce que j’écrivais en mars 2016 : lire Les merveilles d’Alicia.
CD 1 Halffter, E: Danza de la pastore
Halffter, E: Danza de la gitan
Surinach: Trois Chansons et Danses Espagnoles
Nin-Culmell: Canción de Labrador (from Tonadas)
Nin-Culmell: Copla Castellana (from Tonadas)
Nin-Culmell: Canción Otoñal (from Tonadas)
Nin-Culmell: Seguidilla murciana (from Tonadas)
Nin-Culmell: Canción de trilla (from Tonadas)
Nin-Culmell: Muñerra (from Tonadas)
Mompou: Cancion y danza No. 4
Mompou: Cancion y danza No. 5
Mompou: Cancion y danza No. 6
Montsalvatge: Sonatine pour Yvette
Montsalvatge: Habanera
CD 2 Grieg: Lyric Pieces Op. 54: No. 4 – Nocturne
Grieg: Piano Sonata in E minor, Op. 7
Mendelssohn: Caprice, Op. 33 No. 1
Mendelssohn: Variations sérieuses in D minor Op. 54
CD 3 Falla: Noches en los jardines de España
Chopin: Piano Concerto No. 2 in F minor, Op. 21 (Orchestre de la Suisse Romande Sergiu Comissiona)
CD 4 Bach, J S: Italian Concerto, BWV971
Bach, J S: French Suite No. 6 in E major, BWV817
Bach, J S: Fantasia & Fugue in C minor, BWV906
Bach, J S: English Suite No. 2 in A minor, BWV807
Bach, J S: Choral Prelude BWV731 ‘Liebster Jesu, wir sind hier
Bach, J S: Cantata No. 22 « Jesus nahm zu sich die Zwölfe »
Bach, J S: Partita for solo violin No. 2 in D minor, BWV1004: Chaconne
CD 5 Schumann: Faschingsschwank aus Wien, Op. 26
Schumann: Allegro in B minor, Op. 8
Schumann: Romance in F sharp major, Op. 28 No. 2
Schumann: Fantasie in C major, Op. 17
CD 6 Schumann: Carnaval, Op. 9 (1978)
Schumann: Kreisleriana, Op. 16
Schumann: Novelette, Op. 21 No. 8 in F sharp minor
CD 7 Schumann: Carnaval, Op. 9 (1987
Schumann: Allegro in B minor, Op. 8
Schumann: Piano Concerto in A minor, Op. 54 (Royal Philharmonic Orchestra Charles Dutoit)
CD 8 Khachaturian: Piano Concerto in D flat major
Franck, C: Symphonic Variations for piano & orchestra, M46 (London Philharmonic Orchestra Rafael Frühbeck de Burgos) Liszt: Piano Sonata in B minor, S178
CD 9 Ravel: Piano Concerto in G major
Ravel: Piano Concerto in D major (for the left hand) (London Philharmonic Orchestra Lawrence Foster)
Fauré: Fantaisie for piano & orchestra, Op. 1 (London Philharmonic Orchestra Rafael Frühbeck de Burgos)
CD 10 Albéniz: Iberia, books 1-4 (1973)
CD 11 Albéniz: Navarra
Albéniz: Cantos de España (5), Op. 232
Albéniz: Sonata in D
Albéniz: Puerta de tierra – Bolero (No. 5 from Recuerdos de Viaje, Op. 71)
Albéniz: Pavana-Capricho Op. 12
Albéniz: Rumores de la caleta (No. 6 from Recuerdos de Viaje, Op. 71)