On a beaucoup apprécié ou critiqué le son du Philharmonique de Berlin sous l’ère Karajan. On soupçonnait même ce dernier d’avoir, avec la complicité d’ingénieurs du son complaisants, fabriqué un nouveau son pour le disque.
Or, quand on réécoute aujourd’hui des « live », on s’aperçoit que le « Karajan sound » n’avait rien d’artificiel ou de reconstitué en studio. Berlin sonnait vraiment comme une somptueuse machine orchestrale, une sorte de moteur V8, puissant, souple, extraordinairement homogène.
TESTAMENT vient de publier le dernier concert donné par Karajan et ses Philharmoniker à Londres, au Royal festival Hall, en avril 1985. Un enregistrement de la BBC. Au programme, la 4e symphonie de Beethoven et Ein Heldenleben de Richard Strauss
Le son berlinois n’est pas une légende. Certes la 4e de Beethoven est comme empesée, trop monumentale, mais quel jeu collectif ! Quant à Heldenleben, le vieux lion est toutes griffes dehors et l’orchestre rugit comme jamais. Magnifique !
Autre témoignage live, au moins aussi exceptionnel, publié il y a quelques années par le label suisse Palexa, une 7e de Beethoven et un Sacre du Printemps très probablement captés lors du Festival de Lucerne, en 1978. Tout ce que le studio peut avoir de léché, figé, glacé, chez Karajan, le concert le libère, le bouscule et le rend inoubliable
Testament a aussi publié la 1ere de Brahms et la Nuit transfigurée de Schonberg par le même Karajan. Ses live sont quand même plus « spontanés » que les enregistrements studio. J’ai eu l’occasion d’entendre live Karajan avec le Philharmonique de Vienne (dans Bruckner de plus..) et cela reste le plus fabuleux des concerts symphoniques que j’ai entendu…
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